Cet avis était initialement sur SensCritique, il a été rapatrié ici pour diverses raisons
Maid In Dragon
La règle générale pour ce que je visionne (une oeuvre) est d’éviter à tout prix l’héroic fantaisy. Les dragons, c’est pas mon truc. Je n’aime pas les épopées où de preux chevaliers recouvrent la liberté de leur royaume au prix de combats épiques contre des forces surpuissantes, armées de dragons et autres mages noirs. Cela m’ennuie et je n’y trouve aucun intérêt, quelque soit l’oeuvre.
Mais bon, un dragon qui se transforme en maid et qui vit avec une informaticienne, ça me rappellera un peu une de mes exs copines qui était forcément de la même lignée qu’une de nos héroïnes.
Kobayashi-san Chi no Maid Dragon est un animé qui part d’un principe simple: si vous êtes bourré, ne sauvez pas un dragon car il viendrait vivre chez vous. En 2017, chez Kyoani on avait grave fumé la moquette quand même. Ou plutôt rendons à César ce qui appartient à l’auteur de l’oeuvre:
Donc cet animé complètement barré va nous raconter la vie de Mlle Kobayashi, qui est une informaticienne dont la vie est plutôt normale jusqu’au jour où un dragon sonne à sa porte. (Je fais un métier proche de notre héroïne, ça m’est jamais encore arrivé je tiens à sauver l’honneur de la profession). Ce dragon,prénommé Thor, se changera en Maid dans la minute et dévouera alors sa vie à Mlle Kobayashi pour la servir. (Et ça non plus ça ne m’est jamais arrivé, pas une maid qui débarque chez moi comme ça, monde de merde).
L’animé est classé « cuteness overload absolute mega power super great ultra » par mes soins car d’un coup je me suis mis à penser comme Yuko dans Nichijou en voyant les dragonnes (non pas celles de vos sacs ou de vos capuches). Plus mignon tu meurs. L’aspect graphique de cette oeuvre est absolument incroyable, maniant des partis pris à certains moments (presque aquarelle) avec une perfection mignonne à d’autres. L’animé assume ce qu’il est, sans faute et sans faille. Peut-être est-il un peu sombre parfois, limite flippant mais c’est l’histoire qui amène cela.
On apprend l’origine de l’histoire qu’assez tard dans la série, mais la rencontre est drôle, franchement. D’ailleurs c’est un point fort de l’animé, qui tape souvent dans le clichés en se moquant de lui même, ne serait-ce que par le titre des épisodes. L’animé assume ce qu’il est dans son scénario. Mieux, il joue des clichés, joue des sentiments, joue avec les références pour arriver à son message final. Rien d’exceptionnel, mais je m’attendais pas à avoir une poussière dans l’œil à certains moments, car il est émouvant et ne fait pas semblant. C’est ça que personnellement j’attends d’un animé, qu’il soit capable de tout. Nichijou est comme ça aussi, c’est une agréable surprise que ce trop court animé, on aurait aimé plus de développement en dehors de nos 3 héroines. L’histoire est rushée à mort, dommage car c’est en ça qu’il aurait pu se distinguer.
Quel opening! La pêche absolue, impossible de l’oublier. « Chu chu yeah ». Ending correct, bande son ok. Quand au doublage original, va falloir que je revois ma base de données de seiyus, j’ai été assez perdu en voyant les noms… Le temps passe et je perds mes repères sur ce point.
Avec un nom aussi compliqué, cette série est un accident de visionnage. Je n’aurais pas du regarder cette série, Soyons sérieux 30 secondes, une maid dragon? On a envie de crier « Japoooooon ». Il y a presque des tentacules, c’est un peu ecchi… vraiment une série animée bizarre.
Et pourtant… c’est un animé de très bonne qualité, qui sait ce qu’elle est et ce qu’elle fait. Elle
se moque d’elle même, est capable de donner de la joie ou de communiquer la tristesse. Elle utilise les codes de la culture otaku à foison.
Qu’attendre de plus d’un animé aussi court? Rien. Il est difficile de faire mieux avec de tels risques pris, une longueur aussi courte et un sujet aussi bizarre.
Bref c’est une grande surprise, et puisque cet animé était dans ma liste Kyoani depuis peu, il s’inscrit clairement dans la qualité et dans la suite des animés un peu différents, fait avec du talent d’écriture et de design. C’est tout le contraire de l’hyper production de séries populaires construites au kilomètre, et c’est pour ça que cet animé doit être vu, pour que ce qui est un art garde ce nom avant de disparaître au profit de l’industrialisation Narutonienne et finisse en une seule pièce d’ouvrage. Profitons de cette oeuvre, avant que les séries de qualité ne deviennent une légende, comme les dragons en fait.
P.S: le serpent à plumes de la mythologique aztèque (Quetzalcoatl) de la même façon. J’ai même considéré, par mon métier, appeler un serveur ainsi par le passé dans le cadre d’un projet mexicain. Vu l’animé… cette idée ne viendra plus jamais en moi 🙂