Violet Evergarden


Cet avis était initialement sur SensCritique, il a été retiré pour diverses raisons


L’amour est un bouquet de Violet

Dans ce monde de brutes où les mêmes franchises vendent encore et encore, l’originalité se fait rare. Et pourtant Kyoani se lance dans une petite série originale au doux nom pas évocateur du tout, mais qui semble-t-il a de la ressource sous la plume.

Nul besoin de pitcher ici, l’héroïne l’aurait probablement mieux fait que moi, je tape moins vite qu’elle sur un clavier. Violet va donc vous faire vivre sa deuxième vie, celle de poupée de souvenir automatique.

Même si elle serait privée de chocolat dans un monde réel, notre petite Violet est attachante comme personnage, progressivement on finit par aimer et avoir de l’empathie pour ce personnage très atypique. Elle m’a fait penser un peu à « Madlax » dans la série éponyme de Beetrain il y a bien longtemps, mais en plus classe après sa période militaire.
Là où l’on pourra trouver le principal défaut de la série, c’est dans la structure de la narration. Les épisodes se ressemblent beaucoup et semblent toujours construis pour arriver à cette émotion finale (avec le mariage princier, avec l’auteur et sa petite fille etc…) et c’est un poil agaçant de sentir que la série vous indique où pleurer. Sincèrement il n’y avait pas besoin de marquer autant le récit par la musique, par les repères visuels, car l’histoire se suffit à elle-même. C’est dommage d’avoir un peu stéréotypé l’ensemble.

Néanmoins il faut faire une parenthèse sur un épisode, le numéro 10. Dans l’animation japonaise, un épisode ressort de temps en temps et ce même quand l’oeuvre est bonne. Ici c’est ce fameux numéro 10. Le niveau global de la série est très bon, mais celui-ci est un exemple de tout ce qu’il faut faire dans ce genre d’oeuvre. Je le classe dans le même niveau qu’un certain épisode de Clannad qui est tout aussi bouleversant.

Ce n’est pas tout, même s’il y a un défaut de rythme et de stéréotype, bon sang que cette série est visuellement irréprochable. C’est fantastique de beauté, on est au niveau de ce que l’animation fait de mieux. Tout est beau, tout est juste. On est très très loin des débuts du studio de Kyoani, on est dans les standards des plus beaux films d’animation japonaise. La musique est très dans le ton, j’adhère pas spécialement car elle renforce ce petit effet « pathos à la demande », même si objectivement il est difficile de repprocher quelque chose à la série sur ce point précis.

Et en conclusion, simplement Violet Evergarden est une petite pépite de 13 épisodes, une singularité scénaristique brillante dans un monde de bourrins, une fleur violette dans un bain de sang guerrier. Vous ne serez pas déçus et consommerez quelques mouchoirs en papier, et à titre personnel c’est ma première série animée depuis longtemps (Rewrite la dernière, j’avais adoré le VN et la série m’avait faché avec le genre). Elle m’a réconcilié avec ces oeuvres, donc merci à Violet.

P.S: j’ai revu la série plus d’un an après après les évènements chez Kyoani. J’ai décidé de lui attribuer une meilleure note car je l’avais jugé un peu durement. Ce défaut que j’avais cru percevoir de construction ne gène nullement, j’ai été trop sévère. Elle obtient donc un 9/10 mérité, car elle est la deuxième série à m’avoir fait hurler de douleur intérieurement. Peut-être est-ce lié au contexte, mais il semblerait que cette série soit destinée à être une sorte de purgatoire à sentiments pour moi, en pensant que comme pour Violet avec le major, au jour où j’écris ce petit complément, on ne sait pas si la série survivra à ses pertes humaines. C’est même pas la série ou le film qui compte, c’est ces pertes inestimables qui ont probablement œuvré sur cet animé… J’ai l’impression qu’on est tous comme Violet et qu’on a perdu le Major, on est juste pas prêts à être libres et à vivre sans Kyoani.

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