La critique était initialement sur SensCritique, elle a été migrée ici
Du clair à l’obscur
Cette nouvelle saison d’Oshi no Ko retrace l’arc du « théâtre » et commence celui de la « vie privée ». On arrive dans un moment où l’histoire devient de plus en plus difficile et trompeuse car l’auteur est un véritable génie quand il s’agit de mentir. Je commence juste par ça pour que vous compreniez bien où vous mettez les pieds: Akasaka ment, l’anime ment et les personnages mentent. Il y a un mais, peut-être que moi même je mens car j’en sais plus que ce que la saison montrera!
Mais trêve de manipulations l’anime va d’abord introduire un arc très intéressant retraçant la partie théâtre dans une salle spéciale mélangeant une vue 180° (voire 360°) et des écrans où sont projetés des éléments de la scène / pièce. J’en parlerais un peu plus quand il s’agira de parler de l’histoire.
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- Visuels:
Aussi beaux que la saison 1, avec une petite touche colorisée en plus sur la partie théâtre. Il y a aussi la partie plus sombre de l’histoire qui est correctement marquée à la hauteur des enjeux. Et ces deux phrases ne comportent aucun mensonges. Terminé le temps des mensonges, la vérité arrive toujours à un moment.
Encore une fois le studio responsable de l’adaptation fait un travail qui montre un véritable amour de l’œuvre (et de Ai peut-être?), et tout, vraiment tout est beau. Et je suis en dessous de la vérité, car certaines scènes du manga sont sublimées à un point que l’on ne pouvait pas imaginer. En fait le type de théâtre qui est présenté est à mi chemin du cinéma et du théatre avec une exploitation du réel et de ce qui ne l’est pas. Cet anime, qui n’est pas « réel », rend hommage à cela sans trembler. On en prends plein les yeux, c’est génial, bon nombre de films n’arrivent pas à la cheville de cette saison d’Oshi no ko.
Point sur lequel j’aimerais attirer votre attention, car c’est un élément que, depuis Frieren, je fais très attention: le rythme. Ici c’est parfaitement rythmé, il y a peu de scènes un peu cassante sur le timing (c’est surtout des flashbacks mais ils sont plutôt essentiels quoi que c’est beaucoup de contexte qui aurait pu être imaginé). En somme et sur ce point précis de la mise en espace et dans le temps, c’est vraiment là où personnellement je me rends compte que je préfère l’anime au manga (alors que c’est littéralement le manga qui m’a redonné envie de lire du manga après 10 ans de pause!).
La partie « vie privée » commence juste, et devrait jouer sur le contraste obscurité / lumière sans trop de couleur, à terme, je n’en dis pas plus mais c’est finalement une récurrente dans les étoiles de nos protagonistes (ou mêmes dans les yeux d’Akane ou de Kana)
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- Audio:
le casting est le même avec quelques ajouts (notamment Ayane Sakura qui interprète disons l’alter ego sur écran de Aka Akasaka mais chut chut faut pas le dire). Il n’y a pas grand chose à dire sur la performance des acteurs, ils sont parfaits, vraiment, ils aiment cette série (Megumi Han <3). Oh j’oubliais un point: c’est toujours le premier rôle de Yurie Igoma. Pensez-y quand elle joue Ruby, parce que j’aimerais vraiment, mais vraiment, qu’elle joue d’autres rôles tant elle a un potentiel incroyable dans ses facettes. Cette saison 2 le montre clairement. Future grande seiyuu, à moins qu’elle décide de faire autre chose. Et surtout, Takeo Ootsuka va dans la pièce de théatre vous scotcher à l’écran, quelle performance pour l’acteur qui joue Aquamarine! C’est magistral, cette série tire vraiment le potentiel des acteurs vers le haut, c’est impressionnant.
Vous vous souvenez de la magnifique composition de Yoasobi? Et bien encore une fois, on a le droit à un opening riche musicalement, calqué sur ce que l’anime a à exprimer à travers la mascarade qu’est le théatre. La musique ne montre pas ses sentiments, contrairement à Idol qui était une vraie déclaration d’Ai Hoshino. Ici on est dans une parade démonstrative où le spectacle reigne. Quel opening! Si j’osais je dirais que comme Idol, il est impossible de faire un meilleur opening à cet arc du « théatre », et que meurs d’envie de voir ce que l’avenir nous réserve pour l’audio dans cet anime (parce que… vous verrez).
Cet opening est plein de glitches, de mélange de rap/jpop couplé à un piano jazzy. C’est du jamais vu.
L’ending, symboliquement, est rentré dans mon top 10 all time à la première seconde. Musicalement, visuellement, il est l’expression du personnage de Ruby à un moment clé de l’intrigue. Si une musique avait existé dans ma tête au moment où j’ai vu les pages dans le manga, cela aurait été celle ci, à 100% Brillant. Musicalement il n’est pas aussi « bon » que l’opening, mais le choix d’une musique doit se faire (ou bien l’écriture / composition) pour que cela colle à l’œuvre, et c’est le cas. C’est le plus difficile avec un anime dramatique, sans utiliser ni violon ni piano. Franchement bravo. Les paroles…
Oh j’oubliais un truc qui va peut-être vous perturber. Le groupe qui interprète l’opening s’appelle « Gemn ». C’est marrant car le signe astrologique Gemini (Gémeaux) présente des jumeaux. Oh puis puisque l’on parle de mots, Ruby est une gemme (Gemn? nan sans rire quel hasard). Vous savez… l’adaptation d’Oshi no Ko et son manga originel ne sont qu’une question d’attention, il ne faut surtout pas le laisser vous perdre car il est très attaché à la symbolique. Oh puis ces paroles… « un amour fatal », « un destin fatidique » et « un chagrin inévitable »… (sur la traduction faîte par Deformer Lua) C’est pas juste le meilleur résumé d’Oshi no Ko ?
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- Histoire:
On va traverser deux arcs du manga ici, ou du moins en entamer partiellement un et en terminer un complètement. L’arc du théâtre est clairement une façon pour l’auteur de montrer combien les œuvres s’adaptent dans la douleur le plus souvent, et avec des modifications pour les embellir ou les changer (c’est un tout petit peu le cas d’Oshi No Ko qui bénéficie de rajouts). C’est une façon de rappeler au spectateur que le show bisness n’est pas si simple, et que transgresser l’œuvre n’est parfois pas un mal. L’arc du théâtre parle d’un manga, « Tokyo Blade » (rien à voir fils unique, aucun rapport avec un anime existant, lol) qui va voir son adaptation dans un théâtre un peu particulier dont la scène est mobile. Au delà de la mobilité de la scène, des écrans sont utilisables pour projeter des scènes, et le décor en lui même peut-être changé rapidement sur 360° histoire de ne pas faire attendre les spectateurs. D’ailleurs je ne sais pas si ça existe dans le monde réel, je n’avais jamais entendu parler de ça avant de lire l’arc du manga il y a quelques mois. L’adaptation de ce manga se déroulera avec Kana et Akane, ainsi que d’autres membres de la compagnie LalaLai (où Aï a appris à jouer la comédie, pour rappel). On retrouve donc forcément Aqua dans le casting de l’adaptation de Tokyo Blade. Cet arc est particulièrement fort et bien illustré, même si ici encore je le trouve un peu ennuyant, la représentation théâtrale est l’un des moments les plus magiques de l’anime. C’est beau, entrecoupé de flashbacks et avec un casting qui joue avec ses tripes. Cet arc est vraiment quelque chose de plutôt unique dans l’œuvre « pour le moment ». J’vais pas trop développer là dessus, c’est quasi une expérience que ce vivre le chemin qui arrive à la représentation, et que cette dernière est le plus important.
On passe ensuite à un arc que l’on appelle « Vie Privée » (du moins son début), où Les B-Komachi (les nouvelles) se retrouvent à devoir aller tourner des vidéos clips pour leurs nouvelles chansons, Akane et Aqua se retrouvant à les accompagner même si leur relation n’est plus tout à fait la même. Cet arc débute juste, et va radicalement changer la couleur de l’œuvre. Pourquoi? Car le lieu de tournage est la ville de naissance d’Aqua et Ruby, celle de mort de Goro et de Sorina, et lieu un peu mystique à bien des égards (pour les deux du fond qui dorment, à la base Goro et Sorina sont réincarnés dans Aqua et Ruby, les enfants d’Aï Hoshino). Le plus dur dans Oshi No Ko c’est quand une vérité ignorée apparaît, et l’anime va vous surprendre, car théorème du jour: Aka Akasaka vous ment et envoie des leurres, et quand il dit la vérité, il casse tout.
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- Conclusion:
La saison 2 d’Oshi No Ko est, encore une fois, une façon unique de montrer l’envers du décor d’un monde auquel le manga et l’anime font partie. A vrai dire, quand on est dans le manga, on sait bien comment les choses vont tourner, et c’est pour ça que je vais dire simplement quelque chose de simple: Oshi No Ko est une série comme il n’y en a pas deux. Elle ne joue pas sur le terrains des autres séries, et elle est écrite de manière à manipuler ses spectateurs par quelqu’un qui a un talent pour ça. Oshi no Ko est une série vrai et cruelle comme le monde, mais belle et divertissante comme le monde.
Ne croyez pas que les spoilers du manga que vous auriez pu apercevoir vous avance dans quelque chose que vous pensez maîtriser et qui pourrait vous révolter, vous êtes loin, très loin. L’anime est arrivé dans un arc qui change le point de vue et qui ne laisse plus le spectateur bailler aux corbeaux (ou aux corneilles je ne sais plus). Si j’étais vous, je regarderais cette saison, et la prochaine à venir, pour peu que les animes fait avec autant de soin et qui ont une tendance à pouvoir être qualifiés de chef d’œuvre ne vous fait pas peur. Pas besoin de parler en russe, l’anime parle vrai. Et j’écris tout ça alors que je ne suis pas un fan de l’arc du théâtre qui est un poil longuet à mon goût.
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P.S.1: Cet avis est dédié à Mayu Tomita, encore, toujours. Ce sera le cas de chaque chose que j’écrirais sur Oshi No Ko, parce que je ne veux pas qu’on oublie ce qui lui est arrivé, et combien ces imbéciles qui font cela ne méritent pas de considération.
P.S.2: Mes écrits n’engagent que moi et ne sont pas réutilisables.
P.S.3: La saison est multi recompensée sur Anime Corner. Comme quoi…
P.S.4: Ruby… <3 (elle va tellement vous éblouir dans la saison 3!) . Sinon fuck les spoilers, vous essayez de spoiler des trucs sans les comprendre. Le foreshadowing, ça s’apprend. Y’en a un hénaurme dans le dernier épisode, mais ce sera pour bien plus tard 🙂 . Quand des crétins spoilent un chapitre du manga, ils ont juste zappé que sans contexte, il est mal interprété. Toujours. Je l’ai répété plusieurs fois pour cette raison, Akasaka sensei ment !