On ne brûle pas une étoile

C’est fou comme encore une fois, comme pour le live action de Kaguya Sama, Akasaka sensei s’attire la foudre des gens. Il sait bien y faire, jusqu’à créer un manga qui dénonce entre autre les réseaux sociaux et la pression qu’ils mettent sur les artistes (dans le manga, c’est sur une actrice).

Comme un signe, l’ending de la seconde saison de l’anime éponyme du manga s’appelle « Burning », et voilà que des « spécialiste de l’écriture un peu trop énervés » décrient la fin car elle ne semble pas correspondre à ce qu’ils attendaient. Ils brûlent alors leurs tômes du manga, comme une invitation à détruire l’oeuvre, tout ça pour une fin qui est certes discutable, mais qui si on est un peu malin, est bien plus que plausible. Le manga a, avant toute chose, dans ses thèmes, le drame. C’etait un peu convenu que tout n’allait pas se terminer à Disneyland Tokyo autour d’une glace à l’italienne. Ni que tout le monde allait se rouler des grosses pelles devant un parfait à la fraise dans n’importe quel café de Tokyo.

C’est frustrant d’avoir une œuvre qui suit ses codes c’est ça? Non parce qu’on parle quand même d’une oeuvre qui est obligé d’exposer un épisode 1 sur plus d’une heure tellement le contexte est important pour saisir où va et où est allée l’histoire. Et puis, j’essaye de ne pas trop dire les termes, mais si la fin avant le chapitre fatale vous semblait cool avant qu’il ne se passe le gros cliffhanger, il est clairement temps pour vous de réviser un peu les termes du drame, que ce manga a bien su cadrer sans aucun souci.

Alors cessez de brûler des étoiles, car cela brillera bien plus longtemps que votre avis sur un coin de réseau social prônant la haine à chaque message. Trouvez une vraie raison, une vraie critique, pas un « j’aime pas ». Expliquez donc aux gens pourquoi un drame devrait se terminer en « Et la belle au bois dormant et le prince vécurent heureux et firent plein de gosses avec des prénoms improbables, puis finira par voter Trump pour expulser les 7 nains ». Dans la fiction que vous avez lu, ni prince ni princesse. Juste des étoiles, et les étoiles, ça ne se mets pas en cage.

Et c’est pas une honte de pleurer pour cette oeuvre qui illustre une histoire forte, avec une part de mystère, et un soupçon d’humour. La volonté de l’auteur est bien celle ci, c’est son œuvre pas la vôtre, que ce soit frustrant ou pas que certains évènements soit arrivés (ou pas). Je garde une part de frustration de mon côté, mais je comprends et j’accepte car c’est la seule issue.

P.S: hâte de voir une étude social sur l’impact d’Oshi no Ko un jour, dans quelques années, y’aura des choses à dire pour les gens dont c’est le métier.

P.P.S: Chaque mot de cet article à la qualité modeste est encore et toujours pour Mayu Tomita, une étoile qui brille encore et qui aurait pu s’éteindre. Mais laissez la briller sans l’occulter de votre connerie je vous prie.

Look Back, bijou brut

Ce n’est pas dans la façon dont il présente ses personnages visuellement, je ne suis pas fan de cela.
Ce n’est pas dans la façon dont il sonorise son OST, rien que du classique de façon bien distilée.

Ce n’est pas dans la façon dont il oblige son spectateur à regarder l’écran pour comprendre ce que parfois ce qui est important est devant et derrière à la fois.
Ce n’est pas parce qu’il rend dépendant de l’admiration que l’on a pour les artistes.

Mais ce film réussit quelque chose de fort en moins d’une heure. Au travers d’une amitié douce, d’une complicité et d’une admiration probablement réciproque, un double coup de foudre artistique entre deux dessinatrices se transforme en une expérience qui laisse le spectateur face à sa propre relation avec cet art qu’est le manga, cet art qu’est l’animation. On ressort remplit d’émotion et touché en plein cœur par cette œuvre singulière, d’un auteur qui ne semblait pas fait pour écrire cela, et qui commet quelque chose d’immense en 2024 dans les films d’animation.

Oh certes je devrais tempérer mes propos, tant le charadesign, tant l’OST ne sont pas à mon goût ou trop cliché respectivement. Mais je serais bien trop injuste, comme nombre de gens croyant critiquer en ne faisant que faire rentrer au forceps une œuvre dans leur grille établie de cases pour être la parfaite œuvre. Et pour ce film, je refuse de faire cela. J’ai adoré, je me fiche qu’il ne me plaise pas. Le message que j’en ai tiré fallait largement ces quelques dizaines de minute.


En écrivant ces mots j’ai quelque part compris un des symboles même du film, et pourquoi à la fin, quand on regarde derrière soit, c’est juste une veste accrochée à une porte que l’on voit. C’est ça le plus important, c’est ça dont il faut se souvenir, c’est ça le moteur de la motivation parfois.